jeudi 28 janvier 2016

[ Chronique ] • Et elle me parla d'un érable, du sourire de l'eau et de l'éternité • Antoine Paje



Titre :  Et elle me parla d'un érable, du sourire de l'eau et de l'éternité
Auteur : Antoine Paje
Editeur : Fleuve editions
Nombre de pages: 304
Genre : Contemporaine



Résumé 

Du point de vue des critères de la société d'aujourd’hui, Alexandre Kraunos a tout pour être heureux.
Il cumule un physique avenant, une excellente situation professionnelle, et il vient de trouver un agréable appartement à louer dans un immeuble tranquille de la capitale.
Dorloté par Élise Beauregard, sa voisine qui lui mitonne des petits plats, il semble épanoui.
Mais lorsque la vieille dame douce et charmante meurt seule à l hôpital, il commence à prendre la mesure du désert affectif qu est en réalité sa vie, et surtout son manque évident d attention aux autres.
Hormis son cousin avec qui il a été élevé par sa tante Catherine après le décès de sa propre mère, il n a personne. Il décide un jour de reprendre contact avec un ancien camarade de classe, Guillaume, qu il découvre père de famille et marié à une femme remarquable : Emma. Grâce à ce couple aussi amoureux que bienveillant, Alexandre va peu à peu se mettre à l écoute des minutes décisives qui vont changer son existence de manière radicale...


Mon avis :

J'ai découvert cet auteur avec son précédent roman " Et il me parla de cerisiers, de poussières et d'une montagne " (ma chronique ici) que j'avais vraiment beaucoup aimé.

Ici, le style reste le même bien qu' Antoine ait changé sa façon d'intervenir dans l'histoire. Ce livre nous parle de minutes.

Il nous apprend le nombre de minutes que va vivre un homme (ou une femme) tout au long de sa vie, et nous montre à quelle point certaine minute sont réellement précieuses. Parfois, il ne s'agit que d'une minute, soixante petites secondes, où la vie peut totalement basculer. Des minutes que l'on voit, que l'on vit, bien ou moins bien, et des minutes que l'on ne voit pas, qui nous échappe, mais qui nous aurait tellement apportées si nous avions pris le temps de la vivre pleinement au lieu de faire plusieurs choses en même temps.


L'auteur nous raconte alors l'histoire d'Alexandre, avec les minutes les plus importantes de sa vie, qu'il voie ou laisse passer l'air de rien, et à la fin de chaque chapitre, il nous commente la réaction d'Alexandre, ce qu'il a laissé passer, etc.
C'est pour moi un livre qui balance entre développement personnel et philosophie de vie.

Une jolie réussite, de belles idées et de magnifiques conseils qui ne peuvent être que bons à prendre.

J'ai apprécié cette lecture et ai passé un agréable moment en compagnie de cette lecture.

Quelques extraits :


" Je sais que le monde est plein d'Agna, de toutes provenances. Une multitude d'Agna qui peut-être, probablement, espèrent une main tendue, un sourire, un banal mais réconfortant " Je peux vous aidez? ". Et même si on ne le peut pas. Ces mots d'humanité, de simple gentillesse, sont un baume précieux sur nos blessures et nos peurs. Une minute. Il ne s'agit que d'une minute sur 47 millions. "

" Je ne dis pas qu'il faille tout pardonner, tout encaisser. Certaines personnes abusent vraiment, quelques-unes sont irrécupérables. Il faut le leur montrer, ne pas tolérer qu'elles s'imposent à nous. Cependant, dans une écrasante majorité des cas, nous nous faisons une montagne de pas grand-chose. Cela épuise notre énergie alors qu'elle serait beaucoup plus utile ailleurs."

" Au fond, elle lui avait redonné une colonne vertébrale qui lui permettait aujourd'hui de se tenir à peu près debout."

" Pour moi, la foi, n'importe laquelle, ou la non-foi, sont des voyages personnels. On avance à son rythme, souvent par sauts de puce, à la faveur de rencontres, de coïncidences, de réflexion, de touches plus ou moins heureuses."

" Il n'est pire aveugle que celui qui ne regarde pas, pire sourd que celui qui n'écoute pas."

" Les gens sont ce qu'ils sont, c'est indiscutable. Mais ils sont aussi ce qu'on fait d'eux, chaque jour. Mépriser un être, le déconsidérer, ne pas lui prêter attention parce qu'a priori il ne semble pas très ouvert, pas très chaleureux, ou parce qu'on n'a pas le temps, qu'on s'en fiche un peu, c'est le renvoyer à sa sécheresse de cœur."

" Je le répète parce que c'est vrai. Contrairement à ce qu'on pense souvent, la vie fait preuve d'une immense générosité. Encore faut-il la déceler. La vie offre à nouveau la plupart des minutes d'éternité qui nous avons laissées filer, trop occupés ailleurs, même dans notre ennui qui nous colle des œillères. 
Il n'est jamais trop tard pour sauter dans le bon train, choisir les bons aiguillages ! Il n'est jamais trop tard pour entendre un soupir, pour voir le sourire de l'eau."

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