jeudi 8 mars 2018

[ Chronique ] • Seuls les poissons morts suivent le courant • Alice Gautreau




Titre : Seuls les poissons morts suivent le courant
Auteur : Alice Gautreau
Edition : Pygmalion
Genre : Récit, Témoignage
Nombre de pages : 172

Résumé :

" Je ne suis ni diplomate, ni géopoliticienne. Je suis sage-femme.
Par-dessus tout, je suis indignée.
Indignée par la misère dans le monde, indignée qu’au XXIe siècle, tant de femmes meurent encore en couches, indignée que tant périssent en essayant d’atteindre une vie meilleure. "
Originaire d’un petit village des Pyrénées Orientales, Alice Gautreau travaille pour Médecins sans frontières. Après une première mission à l’est du Congo, elle a embarqué à bord de l’Aquarius, où MSF donne les premiers soins médicaux aux migrants rescapés par les sauveteurs de SOS Méditerranée.
Une expérience qui n’a rien fait pour atténuer son indignation. Accouchement en pleine mer, décès évitables, la tragédie du quotidien en Méditerranée Centrale était pire qu’elle se l’était imaginée. Pour combattre ce drame, une poignée de volontaires d’une humanité incroyable, petites gouttes d’eau dans un océan d’indifférence, tentent de faire des vagues pour réveiller l’opinion publique. Alice en est convaincue : à grands coups de solidarité, on peut changer le monde !


Mon avis :

Quoi de mieux qu'un 8 mars, journée de la femme pour rendre ma chronique sur ce merveilleux témoignage.

Tout d'abord, et comme à chaque fois, je souhaite remercier chaleureusement Babelio et les éditions Pygmalion pour cette Masse Critique.

Je ne m'attendais absolument pas à cette lecture quand j'ai choisi de chroniquer ce livre.

Il est rempli d'empathie, d'amour et d'humanité. Dieu merci, il reste encore des personnes ainsi sur notre planète.

Il s'agit donc du témoignage d'Alice Gautreau, Jeune femme sage-femme qui est partie sur l'Aquarius l'année dernière pour venir secourir les migrants en mer qui essaient de rejoindre l'Europe.

Sage-femme ou Sage-fille comme certains l’appelle puisque dans les pays africains, la sage-femme est mère de famille et bien en chair, ce qui est loin d'être le cas pour Alice. " "Sage-femme ? Mais tu n'es pas une grosse maman toi ! ""
Depuis son enfance Alice rêve d'accoucher les femmes et elle parvient à réaliser son rêve puis à partir au Congo avec Médecins sans frontières. Elle nous raconte alors l'horreur que vivent les femmes là-bas, les viols, le sexe sans consentement, les milices qui profitent de leurs pouvoirs pour abuser des femmes, le fait que l'avortement soit interdit ou encore qu'il faille l'autorisation du mari pour demander une ligature des trompes ou un implant contraceptif. Il est ignoble de savoir qu'en 2018 chaque femme dans le monde ne peut disposer de son propre corps comme elle l'entend. Ignoble de savoir que les hommes sont encore et toujours derrière tout ça alors qu'ils sont incapables pour la plupart de gérer leurs gosses et leur foyer. Ignoble de voir des femmes mourir, car elles ont recours à des avortements de bouchers pour ne pas avoir à subir l'enfant qu'elles n'ont pas désiré.

" La violence sexuelle commise par un mari est reconnue par la loi, mais n'est pas encore entrée dans les mœurs. Si un mari veut faire l'amour avec sa femme et qu'elle n'en a pas envie, beaucoup pensent : "Mais pourquoi elle ne veut pas ? C'est sa femme, non ? À quoi ça sert d’être mariés, sinon ?"

Lire ça m'a vraiment bouleversée, la condition de la femme est encore loin d'être au point !!


Alice nous parle également de la condition des migrants. Certains n'ont réellement pas le choix, les passeurs sont menaçants et violents, promettent des bateaux de conséquence et au final proposent des embarcations sur des pneumatiques qui ne tiennent absolument pas la route pour la durée du voyage ou encore le nombre de personnes qui montent à bord. Et si quelqu'un refuse de monter à bord, car ce n'était pas le deal, il sert alors d'exemple devant les autres et se retrouve avec les deux jambes cassées et laissé tel un sac-poubelle sur le bord de la plage, abandonné à sa propre mort.. "Obéir était plus sûr que de rester à terre. Il faut bien le comprendre : il n'y a pas de choix. Ces personnes en situation de faiblesse à ce moment de leur vie, deviennent tellement vulnérables qu'on leur fait croire n'importe quoi, et c'est ainsi qu'elles se retrouvent dans ce genre d'impasse."

Toutes ces femmes, qui se sont confiées et qui au final ont vécu les mêmes atrocités, viols collectifs, maltraitances, coups et blessures, qui arrivent tant bien que mal à s'échapper et pour qui la seule solution est de fuir .. Fuir pour au final n'être pas forcément mieux accueillis ailleurs. Toutes ces personnes qui ont fait confiance à Alice ainsi qu'à l'équipage de l'Aquarius .. " Comment faire confiance à une inconnue lorsqu'on n'a pas rencontré un humain digne de confiance depuis une éternité ?"

Alice nous dépeint aussi les moments de crise sur le "bateau" où certains/es s'en prennent à elle, en lui reprochant de les affamés, car ils n'ont le droit qu'à une barre de céréale hyper-protéiné par 24H (les "traitements de faveur" étant réservés aux plus faibles, sur le point d'abandonner la vie comme la vie les a lâchement abandonnés), alors qu'ils font leur maximum nuit et jour. Comme partout, il y a des gens bons et reconnaissants, et les autres ... "Les femmes du shelter se sont rendu compte que nous n'étions pas des machines, juste des humains. Nous ne sommes pas non plus des bons Samaritains qui allons tout faire. Nous sommes là pour les aider, mais nous ne sommes pas Dieu".

Alice nous raconte également le déroulement d'un débarquement et ceux qui ont lieu principalement en Italie à Pozzalo, et, où un médecin monte à bord du bateau en hurlant aux femmes lesquelles ont une infection gynécologique. Pour la discrétion et le respect du médecin, tu repasseras mec ! Et si les membres de l'équipage tentent de lui dire quoi que ce soit, il menace alors de mettre toutes les personnes du bateau en quarantaine, alors tout le monde acquiesce et attend que ça passe ... Honteux !

Bref, je terminerai cette chronique, avec le plus grand espoir, de voir dans les années qui me restent à vivre, un changement considérable de la considération de la femme, notamment dans ces pays-là ...



" Un proverbe dit : "Seuls les poissons morts suivent le courant." Moi, je ne suis pas un poisson mort." Comprendra qui pourra ...



20/20

lundi 5 mars 2018

[ Chronique ] • Il n'y a pas de hasard, que des rendez-vous • Rita Badraoui


" Un roman initiatique qui parlera à toute femme qui souhaite aller de l'avant et réaliser ses rêves "

Titre : Il n'y a pas de hasard, que des rendez-vous
Auteur : Rita Badraoui
Nombre de pages : 100
Edition : Autoédité
Genre : Développement personnel, Chick-list


Résumé :

À 33 ans, Nina ne se remet pas de sa rupture avec Paul. Alors qu'elle se voyait la bague au doigt prête pour fonder une famille, elle doit faire le deuil de sa relation et des enfants qu’elle imaginait déjà. Triste et en colère, elle ne rêve que d’une chose, partir loin de Montréal pour s'évader. Par chance, elle gagne un séjour dans une auberge, l’auberge De Vie. Alors qu’elle croyait y passer quelques jours de repos, Nina découvre un univers où elle fera des rencontres qui transformeront à jamais sa vision de la vie… Un roman qui combine légèreté et thèmes puissants de développement personnel. Un beau cadeau à s'offrir ou à offrir à un(e) ami(e) qui souhaite prendre sa vie en main et aller de l'avant!

Mon avis :

Il fait partit de ces livres, sur lesquels tu tombes, par hasard ... Ah non-pardon, il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous ... Signé Paul Eluard. Cette phrase qui rythme ma vie depuis près de 5 ans maintenant. Alors forcément, quand l'application Kindle d'Amazon m'a suggéré cette lecture, j'ai d'abord éclaté de rire, puis finalement, je me suis empressée de prendre ce livre au format numérique. Ce livre mêle citations, conseils, méditation, hypnose, magie, Lise Bourbeau et surtout, Nina Simone, forcément ... Ceux qui ont lu mes chroniques sur " En attendant Bojangles" d'Olivier Bourdeaut (ici & ici) savent à quel point je peux aimer Nina Simone. Puis notre héroïne s'appelle Nina, alors rien de bien étonnant au final. 

Nous avons donc Nina, jeune femme de 33 ans qui a beaucoup de mal à se remettre de sa récente séparation avec Paul, et qui ne se plaît plus tant que ça dans son travail. Elle gagne une semaine de vacances dans " l'Auberge de vie " en répondant à une simple question : qu'est-ce que le bonheur ?

Arrivera-t-elle à réellement répondre à cette question ? Arrivera-t-elle à changer sa vie et faire enfin ce qui lui plaît ? Arrivera-t-elle à sortir de cette coquille dans laquelle elle s'est renfermée ? Arrivera-t-elle à donner l'envie à chaque femme qui lira ce livre de bouleverser son quotidien pour vivre ses rêves et non pas rêver sa vie ?

Et si l'Auberge de Vie n'avait en fait jamais existée ?!

À découvrir ...

" Where attention goes, energy flows "
L'énergie va là où se dirige l'attention ...

19/20