mercredi 7 septembre 2016

[ Chronique ] • Restez zen : la méthode du chat • Henri Brunel




Titre : Restez zen, la méthode du chat

Auteur : Henri Brunel

Éditeur : Points

Nombre de pages : 144

Genre : Développement personnel





Résumé :





Restez zen est une méthode de transformation de soi qui promet liberté intérieure, contrôle et sûreté des gestes. C'est de la relaxation, du yoga, de la méditation et plus encore. Vous apprendrez : à vaincre l'insomnie, à dominer le stress, à prendre confiance en vous, à gagner une efficacité professionnelle. Henri Brunel nous débarrasse des angoisses inutiles et du manque d'estime de soi. Renforcer les sentiments de détermination, d'assurance et de maîtrise, tel est l'objet des exercices proposés par l'auteur. Ces derniers, fruits d'une longue expérience, vous conduiront vers le bien-être. Ce texte, à lire et à relire, vous apporte un réel plaisir et un parfait équilibre intérieur. Henri Brunel s'est inspiré du chat pour concevoir ces exercices de relaxation. Avec humour, il nous invite à le suivre dans ce qui est, plus qu'une méthode, une marche vers la sérénité.



Mon avis



Sympathique lecture où l'auteur n'est autre qu'un ancien professeur de yoga. Prof de yoga certes, mais aussi un grand amoureux des chats.




Il nous présente ici un petit recueil d'exercices de méditations : chez le dentiste, trac pour trac, méditation au travail, du sommeil ou encore relaxation du cerveau ...




Mais la particularité, c'est qu'il ne perd jamais de vue, la façon de faire des chats. Leur façon de se relaxer ou de faire absolument TOUT en état de pleine conscience.




Ce petit livre déborde à la fois de conseils, d'exercices de méditations, mais aussi d'humour et d'anecdotes.
Les chapitres sont courts et fluides donc très agréables. Les exercices sont à la fois simples mais complets.




En bref, une jolie découverte.




" Je ne veux pas conclure cette "leçon" de physiologie respiratoire sans ajouter un dernier grain de sagesse. Respirer n'est pas un acte ordinaire. Nous naissons sur une inspiration et mourons sur un ultime "expir". Le souffle est la chanson familière qui mesure nos saisons du temps, nous rend proches et fraternels de tout ce qui vit et respire sur cette terre. "


" " Maître cerveau sur un crâne perché "
Tenais à peu près ce langage.
- Je suis le phénix des hôtes de ce corps, de mes lobes frontaux jusqu'à mon cervelet, voyez comme je suis bel et bien fait, admirez mon doux arrondi semé de cratères lunaires. Tout ici obéit à ma loi, rien ne dort ou veille que je n'y consente, sans moi l’œil est stupide, l'oreille sourde et la langue muette. "




vendredi 19 août 2016

[ Chronique ] • Vous n'aurez pas ma haine • Antoine Leiris








Titre : Vous n'aurez pas ma haine

Auteur : Antoine Leiris

Éditeur : Fayard

Nombre de pages : 139


Genre : Témoignage










Résumé :

Antoine Leiris a perdu sa femme, Hélène Muyal-Leiris, le 13 novembre dernier assassinée au Bataclan. Alors que le pays était endeuillé, à la recherche de mots pour dire l'horreur, il publiait sur les réseaux sociaux une lettre destinée aux terroristes intitulée Vous n'aurez pas ma haine. Dans celle-ci, il promettait à ces « âmes mortes » de ne pas leur accorder sa haine ni celle de leur fils de dix-sept mois, Melvil. Son message fait le tour du monde. Accablé par la perte, Antoine Leiris, journaliste de 34 ans, n'a qu'une arme : sa plume. L'horreur, le manque et le deuil ont bouleversé sa vie. Mais, à l'image de la lueur d'espoir et de douceur que fut sa lettre, il nous dit que malgré tout, la vie doit continuer. C'est ce quotidien, meurtri mais tendre, entre un père et son fils, qu'il nous offre dans ce témoignage poignant.




C'est en recevant un SMS que sa vie va basculer. C'est en allumant la "boite à horreurs" que le sol va s'effondrer sous ses pieds. 

C'était le 13 novembre 2015. Attaques au bataclan (entre autres). Ils ont voulu mettre la FRANCE à genou. Ils ont osé s'en prendre à notre culture, nos coutumes, notre joie de vivre, le sport, la musique, les sorties entre amis au bar du coin.


Désolée, mais ... VOUS N'AUREZ PAS SA HAINE !!!


Vendredi soir vous avez volé la vie d’un être d’exception, l’amour de ma vie, la mère de mon fils mais vous n’aurez pas ma haine.
Je ne sais pas qui vous êtes et je ne veux pas le savoir, vous êtes des âmes mortes. Si ce Dieu pour lequel vous tuez aveuglément nous a fait à son image, chaque balle dans le corps de ma femme aura été une blessure dans son cœur.

Alors non je ne vous ferai pas ce cadeau de vous haïr. Vous l’avez bien cherché pourtant mais répondre à la haine par la colère ce serait céder à la même ignorance qui a fait de vous ce que vous êtes. Vous voulez que j’ai peur, que je regarde mes concitoyens avec un œil méfiant, que je sacrifie ma liberté pour la sécurité. Perdu. Même joueur joue encore.

Je l’ai vue ce matin. Enfin, après des nuits et des jours d’attente. Elle était aussi belle que lorsqu’elle est partie ce vendredi soir, aussi belle que lorsque j’en suis tombé éperdument amoureux il y a plus de 12 ans. Bien sûr je suis dévasté par le chagrin, je vous concède cette petite victoire, mais elle sera de courte durée. Je sais qu’elle nous accompagnera chaque jour et que nous nous retrouverons dans ce paradis des âmes libres auquel vous n’aurez jamais accès.

Nous sommes deux, mon fils et moi, mais nous sommes plus fort que toutes les armées du monde. Je n’ai d’ailleurs pas plus de temps à vous consacrer, je dois rejoindre Melvil qui se réveille de sa sieste. Il a 17 mois à peine, il va manger son goûter comme tous les jours, puis nous allons jouer comme tous les jours et toute sa vie ce petit garçon vous fera l’affront d’être heureux et libre. Car non, vous n’aurez pas sa haine non plus."




Il m'aura fallu neuf mois pour avoir le courage de lire le témoignage d'Antoine Leiris. Sa lettre ouverte m'avait bouleversé, sans compter son passage à "sept à huit". Comment un homme qui vient de perdre sa femme, et qui se retrouve seul avec son bébé, peut-il avoir cette force d'esprit ?



Je n'ai perdu personne pendant ces attaques, mais mon cœur de patriote s'est brisé... Déjà avec Charlie, je pleurais mon pays et mon drapeau dont je suis tellement fière. Alors je ne pleure personne, c'est vrai, je pleure seulement devant l'horreur de ces massacres, je pleure de voir des gens souffrir, je pleure de rage et de colère, car s'ils n'ont pas sa haine, ils ont la mienne au centuple. Je n'ai certainement pas la force de cet homme, cet homme brisé, ce mari aimant qui se retrouve vivant mais abandonné à sa tristesse, ce papa qui ne sait pas comment il va pouvoir faire maintenant qu'il est tout seul avec son petit garçon. Ce papa qui se demande s'il a le droit de laisser tomber lui aussi, s'il a le droit de ne plus rire, ne plus jamais aimer une autre femme, s'il a tout simplement le droit de capituler ... Mais malgré son chagrin et sa peine, malgré la vie qui suit son cours, malgré les regards différents, il fait tout pour préserver la vie et l'innocence de son bébé, comme il l'appelle si souvent.



• 13 novembre 2015


" J'attrape mon téléphone. Je dois l'appeler, lui parler, entendre sa voix. Contacts. "Hélène", simplement Hélène. Je n'ai jamais changé son nom dans mon répertoire, jamais ajouté de "mon amour" ou de photo d'elle et moi pour l'illustrer. Elle non plus. C'est un appel d'"Antoine L." qu'elle n'a jamais reçu ce soir-là."

" On attend, les yeux rivés sur les chaînes d'information en continu qui ont déjà lancé le grand concours du titre le plus racoleur, le plus pervers, celui qui nous maintient captifs, spectateurs d'un monde que se délite. "Massacre", "Carnage", "Bain de sang". J'éteins l'écran avant que le mot "boucherie" ne soit prononcé. La fenêtre sur le monde est fermée. Place à la réalité."

• 14 novembre 2015

" Et ce soir, il attend que sa mère rentre avant d'aller se coucher. L'attente est un sentiment qui n'a pas de nom. A l'heure où je lui lis une dernière histoire, elle les porte tous à la fois. Elle est chagrin, espoir, tristesse, soulagement, surprise, effroi."

• 15 novembre 2015

" Notre coccinelle s'est posée sur le nez de la sorcière, elle avait une Kalachnikov en bandoulière et la mort au bout du doigt "

" Les photos défilent, les notes de musiques se font plus cinglantes. On est comme deux enfants penches sur une boite à musique qui joue l'air de notre vie, pleurant tout ce qu'il nous reste de larmes."

• 16 novembre 2015

" A chaque couleur sa fonction. Bleu, police, pour passer. Jaune fluorescent, soutien psychologique, à éviter. Noir, institut médico-légal, pour la retrouver. Je me précipite vers quelqu'un en bleu, qui me dirige vers quelqu'un en noir, qui me propose un détour par quelqu'un en jaune fluorescent. Je fais mine de ne pas le voir [...]. Le chemin est interminable. Quelques mètres comme une éternité. "

" L'antichambre de la mort ne ressemble pas à ce que j'avais imaginé. Pourtant, derrière les lattes qui recouvrent l'ensemble de la pièce, du sol au plafond, j'entends couler le sang des morts. D'un instant à l'autre, je l'imagine faire céder les murs de lambris, et nous inonder peu à peu. Des pieds à la tête. Noyés dans un bain de sang. En réalité, nous l'étions déjà."

" Je pleure, lui parle, j'aimerais rester une heure encore, une journée au moins, une vie peut-être. Mais il faut la quitter. La lune doit se coucher. Le soleil, ce 16 novembre se lève sur notre nouvel "il était une fois...". L'histoire d'un père et d'un fils qui s'élèvent seuls, sans l'aide de l'astre auquel ils ont prêté allégeance.
- Monsieur, il faut la laisser ... "

" Même pas le temps de prendre conscience de ce qui vous est arrivé que le défilé des "désolés" en costume noir a déjà commencé."

• 17 novembre 2015 

" Je pensais que si un jour la lune disparaissait, la mer se retirerait pour qu'on ne la voie pas pleurer. Que les vents cesseraient de danser. Que le soleil ne voudrait plus se lever."

" Tous les jours, je joue à la même symphonie dont il est le métronome, prenant bien soin de respecter chaque note. Lever. Câlin. Petit déjeuner. Jeux. Promenade. Musique. Déjeuner. Histoires. Câlin. Dodo. Lever. Goûter. Promenades. Courses. Musique. Bain. Soins. Dîner. Histoires. Câlin. Dodo."

• 18 novembre 2015

" Sans rien me dire, les mamans de la garderie se sont débrouillées pour que Melvil ait chaque jour des petits plats qui ont le goût de l'amour d'une maman."

• 21 novembre 2015

" Vertige de solitude. Il n'y a que moi. Et il reste neuf doigts. J'ai honte. Je me sens si petit. Comme un enfant qui aurait voulu jouer au papa, mais qui ne connaît pas les règles. J'ai perdu la partie, c'est un jeu de grand, et j'ai coupé le doigt. J'ai envie de capituler, de ramper sous le lit pour me cacher. Je rêve de ces bras dans lesquels moi aussi je pourrais pleurer. De ces bras qui feront à ma place ce que je suis encore trop petit pour faire. Je ne suis pas à la hauteur."

• 22 novembre 2015

" On a toujours l'impression, lorsque l'on regarde quelque chose de loin, que celui qui survit au pire est un héros. Je ne sais pas si j'en suis un. La fatalité a frappé, c'est tout. Elle ne m'a pas demandé mon avis. Elle n'a pas cherché à savoir si j'étais prêt pour ça. Elle est venue chercher Hélène, et m'a obligé  à me réveiller sans elle".

• 24 novembre 2015

" Il ne me soignera pas. On ne se soigne pas de la mort. On se contente de l'apprivoiser.

• 25 novembre 2015

" Le jeu est son arme, la prochaine bêtise son horizon, un enfant ne s'encombre pas des choses de grands. Son innocence est notre sursis."


Cette lecture m'a ému, remué, secoué et bouleversé, mais je n'en oublie pas pour autant les autres victimes, ni leurs familles. Je souhaite de tout mon cœur qu'elles reposent en paix, et par cette "chronique", je tiens à leur rendre cet hommage à ma façon, et rendre aussi hommage aux victimes de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015, celles de Nice le 14 juillet 2016, et pas parce que je suis hyper croyante, mais parce qu'ils ne veulent pas qu'on touche à leur religion, ils n'ont pas à détruire la notre, je rends hommage au Père Jacques Hamel. Et pour finir je n'oublie pas mes frères d'arme, Jean-Baptiste et sa femme Jessica. Puissiez-vous tous reposer en paix, au Paradis, endroit où ils n'auront jamais accès. La FRANCE ne sera jamais à terre, nous continuerons ensemble de lire, écrire, dessiner, contempler des œuvres d'art, faire du sport, porter des jupes, boire des coups au troquet du coin ou  écouter de la musique à fond les ballons. Chaque jour qui passe, je le fais en pensant à tout ça, et vous savez quoi ?



CHERS TERRORISTES

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#JEMEFOUDECEQUEPENSENTLESGENS

dimanche 14 août 2016

[ Chronique ] • La grande vie • Christian Bobin




                                                                Titre : La grande vie
                                                             Auteur : Christian Bobin
                                                                Éditeur : Folio
                                                             Nombre de pages : 103
                                                               Genre : Contemporain



                        "Ceux qui nous sauvent de notre vie, ne savent pas qu'ils nous sauvent."

Résumé :

"Les palais de la grande vie se dressent près de nous. Ils sont habités par des rois, là par des mendiants. Thérèse de Lisieux et Marilyn Monroe. Marceline Desbordes-Valmore et Kierkegaard. Un merle, un geai et quelques accidents lumineux. La grande vie prend soin de nous quand nous ne savons plus rien. Elle nous écrit des lettres", Christian Bobin.

Mon avis :


Entre poésie, amour, joie, tristesse, délicatesse, métaphores parfois compliquées à décrypter, religion et croyance, en un Dieu qui existe ou non.

Hommages multiples à la vie, aux livres, à l'écriture, aux poètes, à des artistes, écrivains ou musiciens, ce recueil de six petites histoires n'est autre qu'un hommage à la vie. Tous ces petits riens qui peuplent la vie de Christian BOBIN, c'est ça pour lui la "GRANDE VIE".

A picorer à petites doses pour pouvoir savourer le maximum.

Jolie découverte même si je n'ai pas pris autant de plaisir qu'en lisant un roman de Mathias Malzieu (entre autres).



" Je pense à la délicatesse des autistes et à leur visage d'eau de source, à cette divine maladresse que nous avons au fond de l'âme et dont les petites mains volantes d'un nouveau-né sont la parfaite image." 

" Je jette le filet de mes yeux sur les eaux du monde détruit, puis je le ramène à moi et je sauve les poissons d'or."


vendredi 22 juillet 2016

[ Chronique ] • Les yeux d'Astrid • Jean-Marie Kassab





Titre : Les yeux d'Astrid

Auteur : Jean-Marie Kassab

Éditeur : Persée

Nombre de pages : 156

Genre : Contemporain



Résumé


Victime d’un père autoritaire, Francis, travailleur acharné devenu millionnaire fait récemment faillite. En instance de divorce de surcroît, le cumul des problèmes le mène au désespoir. Envisageant pour un moment le suicide, il se retrouve au hasard des routes face à face sur une plage déserte avec une inconnue prénommée Astrid. À travers quelques questions judicieuses, Astrid ouvre les yeux de Francis, l’aide à identifier ses problèmes réels et à poursuivre sa quête du bonheur pour retrouver la joie de vivre qui était en fait à portée de main. Leur débat prend la forme d’une vraie leçon de vie.

Mon avis :


Merci aux éditions Persée et à Babelio pour cette masse critique privilégiée.

Mon avis est plutôt mitigé. Et si vous me suivez depuis un moment, vous devez savoir que je déteste cette sensation inconfortable d'avoir le popotin entre deux chaises.


Pourquoi mitigé ? Bon tout d'abord, j'ai trouvé l'histoire banale... Du déjà vu. J'ai vu venir les détails dès le début. Je pense que c'est ça qui me créer des pannes de lectures depuis février. Aucun livre ne me fait réellement vibrer. Ils sont tous plus ennuyeux les uns que les autres. Tous prévisibles et sans peps.

Pour le petit spitch, il s'agit de Francis, un homme qui a tout pour plaire, millionnaire, papa de deux enfants, époux aimé. Et du jour au lendemain, il perd tout et fait faillite. Il perd sa fortune, sa femme, ses enfants, tout sens à sa vie, à tel point, que sa seule envie, c'est de se foutre en l'air.

Un jour, décidé d'en finir avec la vie, arme dans la poche, il se dirige vers une plage et y découvre un écriteau :

"Toi, l'étranger qui vient par là,
Le cœur lourd et le corps si las.
Prends ton temps et cesse de courir,
Car du bien ça te fera.
Déchausse-toi, fermes les yeux,
Et sur le sable blanc étends-toi.
Si la vérité, tu cherches,
C'est ici et nulle part ailleurs que tu l'auras.
Comme nous tous qui avant toi
Sommes passés par là.
Ta vie tu découvriras et l'âme
En paix d'ici, tu partiras."

Au bout de cette pancarte, une femme avec son chien. Une femme qui, en deux heures de temps, va redonner un sens à sa vie et vie à son âme. Une femme qui va lui ouvrir les yeux et peut-être même le sauver.

Cette femme, c'est Astrid...

La seule chose qui m'a fait plaisir dans ce roman, c'est les 15 dernières pages ...





"Cette femme possédait les secrets de la vie, du bonheur, et me les offrait gratuitement sur un nuage rose de lumière du matin."

" "J'ai appris que plus le ciel était noir, plus les étoiles étaient brillantes.
J'ai appris qu'écouter valait mieux qu'entendre.
J'ai appris que pour mieux aimer, il faut savoir s'aimer aussi.
J'ai appris que survivre ne signifie pas vivre.
J'ai appris que quand je gagnais, quelqu'un d'autre perdait.
J'ai appris que le Soleil se levait chaque jour même si je ne le voyais pas.
J'ai appris que pour savoir, je n'avais pas besoin de voir.
J'ai appris que pour voir, je n'avais pas besoin de mes yeux.
J'ai appris qu'on pouvait être heureux même si la santé ne suivait pas.
J'ai appris que le bonheur existe, et qu'il suffit de tendre la main."

Cordialement et du fond du cœur.
Astrid "


dimanche 19 juin 2016

[ Chronique ] • Conversations avec mon chat • Eduardo Jauregui



Titre : Conversations avec mon chat
Auteur : Eduardo Jauregui
Éditeur : Presses de la cité
Nombre de pages : 349
Genre : Roman, développement personnel


" - En fait, ce que tu cherches, c'est un appartement avec vue sur le bonheur.
L'expression m'a fait sourire.

- Pas mal, mais ça se trouve où ? Je n'ai vu aucune annonce de ce genre."

Résumé :


Sara a presque quarante ans et des tas de problèmes... jusqu'au jour où elle rencontre un chat qui parle. Chaque matin, Sara se réveille avec la nausée. Enceinte ? Impossible, cela fait bien trop longtemps que son compagnon ne l'a pas approchée. Surmenée ? Plus probable. D'ailleurs, le matin même où elle doit présenter un dossier important au travail, elle se met à avoir des hallucinations : Sybille, un drôle de chat abyssin, vient frapper à sa fenêtre et lui parle. Et pas pour dire n'importe quoi ! L'animal lui pose des questions étonnamment sensées : est-elle vraiment heureuse ? Qu'attend-elle de la vie ? La psychatnalyse commence !


Mon avis :



Tout d'abord, je tiens à présenter mes plus plates excuses à Babelio, pour mon retard et je les remercie également pour leur confiance et pour ce chouette cadeau. Je remercie aussi les éditions " Presses de la cité ".

J'ai beaucoup aimé cette lecture, et il était hors de question pour moi de la bâcler,  ou de bâcler la chronique.

Nous faisons ici la découverte de Sara, une jeune femme de bientôt 40 ans, qui va vivre énormément de choses déstabilisantes, et qui va réapprendre à vivre, et à être heureuse, grâce aux précieux conseils de cette chatte qui parle : Sybille.

Ce livre m'a fait sourire à de nombreuses reprises. Sybille est une petite féline très maligne, et il faut se l'avouer, elle a raison sur toute la ligne. Elle pointe du bout de sa griffe, certaines choses que nous faisons, nous, "humains, primates" comme le fait de s'attacher aux choses matérielles.

" En fin de comptes, l'affection d'un chat vaut bien plus que des vases chinois, une collection de cravates ou des voitures avec chaussures. Voilà pourquoi, nous avons du mal à comprendre  - Sybille se dirigeait maintenant vers la fenêtre - que vous teniez tant à vos objets. Tiens, ces rideaux, par exemple, ils sont si tentants pour y faire ses griffes !
- Non, pas ça, Sybille !
[...]
- J'en était sûre, [...] vous êtes dingues de biens matériels, et vous n'en avez jamais assez ... "


Ou de faire 36 choses à la fois, et de ne pas prendre le temps de les faire en pleine conscience. Ne pas prendre le temps de souffler cinq minutes, uniquement souffler, respirer, apprécier le moment, sans penser à 10 000 trucs à la fois, ou être perché sur son téléphone/ordinateur. Ne pas prendre le temps, de s'étirer, et de se préparer à la journée qui nous attend, ne pas apprécier une bonne douche, ou un bon repas. Ne même pas prendre le temps de préparer une belle assiette, ou de faire la vaisselle en pensant réellement à la vaisselle qu'on lave, et non pas à ce qu'on n'a pas fait aujourd'hui au travail, ou ce qu'on aurait dû répondre à untel ...


Mais Sybille a souvent raison dans ses propos, et touche du doigt, de la patte, nos nombreux défauts d'humains.



" - Tu adores ces quatre petits mot, hein ? "Je ne peux pas". "Je ne peux pas" aller au travail à pied, "je ne peux pas" faire les choses que j'aime, "je ne peux pas" m'étirer devant les autres, "je ne peux pas" ouvrir mon cœur, "je ne peux pas" être heureuse. Et j'en passe ...
Cette chatte me désespérait. Il était impossible de discuter avec elle. Je me suis levée.
- Bon, tu me fatigues. Je vais me coucher, je suis crevée.
- "Tu ne peux pas " continuer à parler, c'est ça ? "



Je me suis retrouvée à de nombreuses reprises dans les mêmes situations que Sara, bloquée pas ces murs invisibles, que l'on se construit soi-même afin de s'emprisonner. Et évidemment, je me suis dit, "Ma vieille, Sybille a bien raison, tu devrais prendre le temps de faire ce que tu aimes, en le faisant pleinement." C'est vrai, à quoi ça sert de faire plein de choses, si on ne prend pas le temps de le faire entièrement, pleinement, avec plaisir, envie et en toute conscience...


Sybille a également abordé un sujet qui me tient particulièrement à cœur, étant végétarienne depuis 6 mois bientôt, avec l'envie de devenir végétalienne. Je me passerais de tout commentaire, car cette chronique ne sert pas à ça, je vais seulement me contenter de rapporter les propos de Sybille ...

Sybille venait de rapporter un oiseau dans le salon de Sara, et s'était cachée sous le canapé, pour dévorer son repas.


" - Oui de la peine. J'aime écouter le chant des oiseaux, j'aime les voir voler, nicher dans les arbres, libres .
- Pourtant tu manges des animaux ...
- Oui, mais ...
- Du poulet aussi ? De la dinde?
- Oui bien sûr.
- Et ce ne sont pas des oiseaux ?
- Si, enfin, c'est de la volaille, je ne sais pas si c'est pareil.
- Pourquoi ? Parce qu'ils n'ont pas un aussi joli chant ? Parce qu'ils ne volent pas et ne nichent pas dans les arbres ?"

" - Tu préfères ne pas en parler et ne pas le voir, mais moi je sais ce que tu as dans ton réfrigérateur, ce que tu mets dans ton assiette et dans ton corps, tous les jours. Et je ne suis pas sûre que toi, tu le saches vraiment. Bon, jusqu'ici je ne m'étais pas plainte, mais puisque tu as mis le sujet sur le tapis, allons-y.

Moi ce qui me dérange, ce qui me dérange vraiment, c'est que tu te nourrisses sans réfléchir, sans te demander d'où proviennent tes aliments, sans que la souffrance qui en découle t'importe, sans que tu exprimes jamais ta reconnaissance pour le sacrifice de ces animaux, sans même que tu aies le courage de voir et de l'admettre.

Ça me dérange que la mer se vide de ses poissons et que la terre s'emplisse des excrémentset dusang de ces millions et millions de pauvres bêtes, intelligentes et sensibles, qui naissent que pour attendre le jour de l'abattoir, dans ces camps de concentration que vous avez créés pour elles : des batiments puants, sans lumière du jour ni air frais. Ça me dérange que vous les humains, dans votre immense majorité, vous vous en fichiez royalement du moment que vous ne le voyez pas et que vous continuez à trouver toutes les semaines vos paquets plastifiés au supermarché."

" - La vraie question est la suivante, a poursuivi la chatte : est-ce que tu as vraiment besoin de manger de la viande ou du poisson deux fois par semaine ? 
Ou plus exactement, est-ce que tu crois qu'il est nécessaire que tant de vies soient sacrifiées juste pour que tu vives la tienne ?" 


Je terminerais en disant simplement, que j'ai trouvé Sybille d'une grande sagesse, et que je ne regarderai plus jamais mon chat de la même façon.

Bonne lecture !