dimanche 19 juin 2016

[ Chronique ] • Conversations avec mon chat • Eduardo Jauregui



Titre : Conversations avec mon chat
Auteur : Eduardo Jauregui
Éditeur : Presses de la cité
Nombre de pages : 349
Genre : Roman, développement personnel


" - En fait, ce que tu cherches, c'est un appartement avec vue sur le bonheur.
L'expression m'a fait sourire.

- Pas mal, mais ça se trouve où ? Je n'ai vu aucune annonce de ce genre."

Résumé :


Sara a presque quarante ans et des tas de problèmes... jusqu'au jour où elle rencontre un chat qui parle. Chaque matin, Sara se réveille avec la nausée. Enceinte ? Impossible, cela fait bien trop longtemps que son compagnon ne l'a pas approchée. Surmenée ? Plus probable. D'ailleurs, le matin même où elle doit présenter un dossier important au travail, elle se met à avoir des hallucinations : Sybille, un drôle de chat abyssin, vient frapper à sa fenêtre et lui parle. Et pas pour dire n'importe quoi ! L'animal lui pose des questions étonnamment sensées : est-elle vraiment heureuse ? Qu'attend-elle de la vie ? La psychatnalyse commence !


Mon avis :



Tout d'abord, je tiens à présenter mes plus plates excuses à Babelio, pour mon retard et je les remercie également pour leur confiance et pour ce chouette cadeau. Je remercie aussi les éditions " Presses de la cité ".

J'ai beaucoup aimé cette lecture, et il était hors de question pour moi de la bâcler,  ou de bâcler la chronique.

Nous faisons ici la découverte de Sara, une jeune femme de bientôt 40 ans, qui va vivre énormément de choses déstabilisantes, et qui va réapprendre à vivre, et à être heureuse, grâce aux précieux conseils de cette chatte qui parle : Sybille.

Ce livre m'a fait sourire à de nombreuses reprises. Sybille est une petite féline très maligne, et il faut se l'avouer, elle a raison sur toute la ligne. Elle pointe du bout de sa griffe, certaines choses que nous faisons, nous, "humains, primates" comme le fait de s'attacher aux choses matérielles.

" En fin de comptes, l'affection d'un chat vaut bien plus que des vases chinois, une collection de cravates ou des voitures avec chaussures. Voilà pourquoi, nous avons du mal à comprendre  - Sybille se dirigeait maintenant vers la fenêtre - que vous teniez tant à vos objets. Tiens, ces rideaux, par exemple, ils sont si tentants pour y faire ses griffes !
- Non, pas ça, Sybille !
[...]
- J'en était sûre, [...] vous êtes dingues de biens matériels, et vous n'en avez jamais assez ... "


Ou de faire 36 choses à la fois, et de ne pas prendre le temps de les faire en pleine conscience. Ne pas prendre le temps de souffler cinq minutes, uniquement souffler, respirer, apprécier le moment, sans penser à 10 000 trucs à la fois, ou être perché sur son téléphone/ordinateur. Ne pas prendre le temps, de s'étirer, et de se préparer à la journée qui nous attend, ne pas apprécier une bonne douche, ou un bon repas. Ne même pas prendre le temps de préparer une belle assiette, ou de faire la vaisselle en pensant réellement à la vaisselle qu'on lave, et non pas à ce qu'on n'a pas fait aujourd'hui au travail, ou ce qu'on aurait dû répondre à untel ...


Mais Sybille a souvent raison dans ses propos, et touche du doigt, de la patte, nos nombreux défauts d'humains.



" - Tu adores ces quatre petits mot, hein ? "Je ne peux pas". "Je ne peux pas" aller au travail à pied, "je ne peux pas" faire les choses que j'aime, "je ne peux pas" m'étirer devant les autres, "je ne peux pas" ouvrir mon cœur, "je ne peux pas" être heureuse. Et j'en passe ...
Cette chatte me désespérait. Il était impossible de discuter avec elle. Je me suis levée.
- Bon, tu me fatigues. Je vais me coucher, je suis crevée.
- "Tu ne peux pas " continuer à parler, c'est ça ? "



Je me suis retrouvée à de nombreuses reprises dans les mêmes situations que Sara, bloquée pas ces murs invisibles, que l'on se construit soi-même afin de s'emprisonner. Et évidemment, je me suis dit, "Ma vieille, Sybille a bien raison, tu devrais prendre le temps de faire ce que tu aimes, en le faisant pleinement." C'est vrai, à quoi ça sert de faire plein de choses, si on ne prend pas le temps de le faire entièrement, pleinement, avec plaisir, envie et en toute conscience...


Sybille a également abordé un sujet qui me tient particulièrement à cœur, étant végétarienne depuis 6 mois bientôt, avec l'envie de devenir végétalienne. Je me passerais de tout commentaire, car cette chronique ne sert pas à ça, je vais seulement me contenter de rapporter les propos de Sybille ...

Sybille venait de rapporter un oiseau dans le salon de Sara, et s'était cachée sous le canapé, pour dévorer son repas.


" - Oui de la peine. J'aime écouter le chant des oiseaux, j'aime les voir voler, nicher dans les arbres, libres .
- Pourtant tu manges des animaux ...
- Oui, mais ...
- Du poulet aussi ? De la dinde?
- Oui bien sûr.
- Et ce ne sont pas des oiseaux ?
- Si, enfin, c'est de la volaille, je ne sais pas si c'est pareil.
- Pourquoi ? Parce qu'ils n'ont pas un aussi joli chant ? Parce qu'ils ne volent pas et ne nichent pas dans les arbres ?"

" - Tu préfères ne pas en parler et ne pas le voir, mais moi je sais ce que tu as dans ton réfrigérateur, ce que tu mets dans ton assiette et dans ton corps, tous les jours. Et je ne suis pas sûre que toi, tu le saches vraiment. Bon, jusqu'ici je ne m'étais pas plainte, mais puisque tu as mis le sujet sur le tapis, allons-y.

Moi ce qui me dérange, ce qui me dérange vraiment, c'est que tu te nourrisses sans réfléchir, sans te demander d'où proviennent tes aliments, sans que la souffrance qui en découle t'importe, sans que tu exprimes jamais ta reconnaissance pour le sacrifice de ces animaux, sans même que tu aies le courage de voir et de l'admettre.

Ça me dérange que la mer se vide de ses poissons et que la terre s'emplisse des excrémentset dusang de ces millions et millions de pauvres bêtes, intelligentes et sensibles, qui naissent que pour attendre le jour de l'abattoir, dans ces camps de concentration que vous avez créés pour elles : des batiments puants, sans lumière du jour ni air frais. Ça me dérange que vous les humains, dans votre immense majorité, vous vous en fichiez royalement du moment que vous ne le voyez pas et que vous continuez à trouver toutes les semaines vos paquets plastifiés au supermarché."

" - La vraie question est la suivante, a poursuivi la chatte : est-ce que tu as vraiment besoin de manger de la viande ou du poisson deux fois par semaine ? 
Ou plus exactement, est-ce que tu crois qu'il est nécessaire que tant de vies soient sacrifiées juste pour que tu vives la tienne ?" 


Je terminerais en disant simplement, que j'ai trouvé Sybille d'une grande sagesse, et que je ne regarderai plus jamais mon chat de la même façon.

Bonne lecture !









Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire