Titre : Le plus petit baiser jamais recensé
Auteur : Mathias Malzieu
Genre : Poésie, Contemporain
Nombre de pages : 154
Edition : J'ai lu
Résumé :
L'histoire d'amour entre une fille qui disparaît quand on l'embrasse et un inventeur dépressif. Alors qu'ils échangent le plus petit baiser jamais recensé, elle se volatilise. Aidé d'un détective à la retraite et d'un perroquet hors du commun, l'inventeur part à sa recherche.
Mon avis :
C'est l'histoire d'un inventeur en dépression, qui passe ses journées dans son "appartelier", à la recherche de la fille invisible. " Je suis un sous-doué du deuil. La peau à l'intérieur de mon cerveau est constellée de bleus qui ne s’effacent jamais. Je suis un homme-grenier. Je garde tout. Si on plantait une caméra au cœur de ma mémoire, on pourrait reconstituer ma vie, comme dans un studio de cinéma. De la joie sauvage à la colère noire en passant par la fréquence d'un battement de cils, tout est intact. "
Mathias Malzieu avec ses histoires rocambolesques a encore frappé. Il jongle entre poésie, amour et gourmandise.
" Depuis, mon passé décomposé était bloqué dans mon présent, et les fantômes prenaient plus de place dans mes draps et mes bras que les êtres vivants."
Un soir, notre protagoniste embrasse une femme et cette dernière disparaît. "Le plus petit baiser jamais recensé. Un millième de seconde, pulpe et duvet compris. À peine une effleure, un origami. Une esquisse de court-circuit. Un taux d'humidité incroyablement proche de zéro, quelque chose de l'ordre de la poussière d'ombre. Le plus petit baiser jamais recensé."
Il se met alors à la recherche de cette femme et demande alors l'aide de Louisa, sa pharmacienne, afin qu'elle lui donne l'adresse d'un détective. Notre inventeur va alors faire une étrange rencontre, celle de Gaspard Neige, détective, qui lui propose de lui prêter Elvis, son perroquet, afin de retrouver la fille qui disparaît quand on l'embrasse. Elvis est un animal très particulier, il est doté d'un "Wi-fille" et est capable de retrouver sa bien-aimée.
Au fur et à mesure de ses recherches, notre inventeur décide de créer des chocolats au goût de leur baiser échangé. Puisque sa belle disparaît quand on l'embrasse, alors ils n'auront qu'à manger des chocolats au goût de leur baiser. Démarrera alors une belle histoire d'amour entre notre inventeur dépressif et sa femme invisible. Si seulement ...
Tout est tellement léger lorsque l'on se plonge dans les histoires de Mathias Malzieu, l'amour devient alors la plus belle et tendre des gourmandises, une ex-compagne devient la bombe d'amour ou encore son "ex-patisserie", les reproches se font à la "gendarmerie des sentiments". Le cœur brisé devient un "trou d'obus à la place du cœur". Notre héros coincé entre cette nouvelle histoire d'amour, ou cette ancienne qui l'a tellement fait souffrir, prendra-t-il la bonne décision ?
C'est avec merveille que Mathias nous conte la banalité de nos vies amoureuses à tous. Qui n'est jamais passé par là ? Dans ce triangle amoureux, des ex et des nouveaux. Du choix à faire entre les chaussons confortables et les chaussures neuves avec lesquelles il faut ré-apprendre à marcher ... ?
"Et c'est Sobralia qui recevait des éclats d'obus. Elle aurait pu s'en faire des colliers. Comment pouvait-elle résister comme ça, à mains nues ? Je ne me voyais pas l'abandonner. Elle m'acceptait tel que j'étais. Elle m'avait pris avec mes carrioles emplies de démons plus angoissants les uns que les autres, les avait accrochées aux siennes et avançait. Je ne me voyais pas lui faire ce que j'avais souffert qu'on me fasse " ... Ah si seulement, les hommes pouvaient réfléchir à la manière de notre inventeur dont on ne connaît pas le nom .... " Son idée du "nous" allait peut-être mieux après ces quelques mois de stage de séparation, mais, pendant ce temps, la confiance que je pouvais lui accorder avait fondu. Le poids de son abandon me donnait le droit inconscient de me reconstruire ailleurs. Le réflexe de survie de l'animal blessé, en quelque sorte."
Du grand Malzieu une fois de plus, où l'art de nous faire rêver et voyager au travers de 150 pages. On en redemande une fois de plus ...
19/20
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