Titre : Lettre ouverte aux animaux (et à ceux qui les aiment)
Auteur : Frédéric LENOIR
Nombre de pages : 209
Genre : Témoignage
Editeur : Fayard
Résumé :
« Nous assistons probablement, et je le souhaite de tout coeur, au passage à un stade éthique supérieur où la pensée humaniste s’émancipe de son cadre anthropocentrique pour s’étendre à tous les êtres sensibles qui peuplent la Terre. Dès lors, faire preuve d’“humanité” ne signifie plus simplement respecter les autres êtres humains, mais tout être vivant, selon son degré de sensibilité et de conscience. La vie s’est exprimée sur Terre à travers une foisonnante diversité. Puisque l’être humain est aujourd’hui l’espèce la plus consciente et la plus puissante, puisse-t-il utiliser ses forces non plus pour exploiter et détruire ces formes de vie, mais pour les protéger et les servir. C’est pour moi notre plus belle vocation : protecteurs et serviteurs du monde. »
Mon avis :
" Il n'est que trop certain que ce carnage dégoûtant, étalé sans cesse dans nos boucheries et nos cuisines, ne nous paraît pas un mal ; au contraire, nous regardons cette horreur, souvent pestilentielle, comme une bénédiction du Seigneur, et nous avons encore des prières dans lesquelles on le remercie de ces meurtres. [Voltaire] "
Je dédie cette citation à ceux qui me diront que le véganisme est une mode du XXIe siècle. Rappelons que Voltaire faisait partie du XVII-XVIIIe !!!
Mais s'il avait été le seul à décréter qu'il est inacceptable de tuer et consommer un être vivant, pour notre seul plaisir gustatif. Non, ici, Frédéric Lenoir, retrace plus ou moins chronologiquement notre culture de la viande. Du temps de la préhistoire avec les chasseurs et les cueilleurs (oui, oui, vous avez bien lu, déjà de ce temps-là, les hommes préféraient se nourrir de leurs cultures plutôt que d'êtres vivants), de la domestication à l'exploitation qui s'est accentuée au fil du temps, puis dans cette société de surconsommation où l'être humain produit deux fois plus que ce qu'il ne consomme. Et je suis gentille en disant deux fois plus ! Savez-vous que pour produire 1 kg de viande, il faut la même surface que pour cultiver 200 kgs de tomates, ou 160 kgs de pommes de terre. Un hectare de terre pourra nourrir 2 personnes carnivores contre 50 personnes végétariennes.. Et on continue de traiter les végétariens, végétaliens ou végans d'extrémistes !? Pour 500 grammes de crevettes, 13 kgs d'autres animaux marins ont été tués et rejetés à la mer, et 145 espèces sont des victimes collatérales de la pêche au thon. Au rythme de la chasse, de la pêche et de la déforestation, on estime qu'environ 30 % des espèces auront disparu d'ici 30 ans
" Manger de la viande est un privilège des pays riches qui s'exerce au détriment des pays " a dit Mathieu Ricard, et je pense qu'il a entièrement raison. La moitié de la consommation d'eau potable mondiale est utilisée pour la production de viande et de produits laitiers. Aymeric Caron, qui se bat contre le spécisme, a calculé qu'on utilisait autant d'eau pour produire un steak d'un kilo que pour prendre notre douche QUOTIDIENNE PENDANT UN AN, soit environ 15 000 LITRES. Et de l'autre côté, nous avons juste 40% de la population MONDIALE qui souffre de la pénurie d'eau. Avouez que les chiffres parlent d'eux même ! C'est totalement aberrant !! "On cache la souffrance que nous infligeons, on établit une distance, on travestit la réalité pour nous déculpabiliser." . Je ne rentrerai même pas dans le détail de ce qui est fait aux vaches laitières, à leurs petits, aux poussins, qu'ils soient mâles ou femelles, ou encore aux cochons.
Victor Hugo, Voltaire, Rousseau, ou encore, Platon, Socrate, Pythagore, Horace, Ovide, Virgile, Plutarque, Sénèque et tant d'autres prônaient déjà le végétarisme et la protection des animaux.
Ici, Frédéric Lenoir nous transmet tout son savoir, sa recherche, et son amour pour nos amis les bêtes. Il les aime, leur veut du bien et nous le fait savoir. Ce livre est un véritable électrochoc, intelligent et bouleversant, j'espère qu'il donnera le ton d'une remise en question et d'un passage à l'acte pour nombreux de ses lecteurs. Frédéric écrit sans gêne ni scrupules ce que beaucoup ne veulent voir.
Marc Twain disait "L'homme est le seul animal qui rougisse ; c'est d'ailleurs le seul animal qui ait à rougir de quelque chose."
Pour finir, je parlerai des 4 points les plus urgents selon Frédéric Lenoir :
- L'autorisation de l'abattage à la ferme et l'interdiction d'égorger un animal sans étourdissement préalable,
- la possibilité pour un animal d'être défendu par un avocat et de le retirer à son maître s'il est victime de mauvais traitements (et pas seulement une amende),
- l'interdiction de la mise à mort des animaux à des fins de distraction,
- l'interdiction des expérimentations sur les animaux lorsqu'il existe des alternatives à l'utilisation d'animaux-cobayes.
Vous l'aurez compris, cette cause me tient particulièrement à cœur et je recommande bien évidemment ce livre à tous les amoureux des animaux.
"On n'a pas deux cœurs, l'un pour l'homme, l'autre pour l'animal. On a du cœur ou on n'en a pas." [Alphonse de Lamartine]
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