samedi 18 février 2023

[ Chronique ] • Glen Affric • Karine Giebel

 Glen Affric • Karine Giebel



Titre : Glen Affric
Auteur : Karine Giebel
Éditions : Plon
Nombre de pages : 768



Résumé :

Je suis un idiot, un imbécile, un crétin. Je n'ai pas de cervelle.

Léonard se répète ce refrain chaque jour et chaque nuit, une suite de mots cruels qu'il entend dans la cour, dans la rue. Son quotidien.

Léo le triso. Léonard le bâtard.

Léo n'est pas comme les autres et il a compris que le monde n'aime pas ceux qui sont différents.

Alors ce qu'il aimerait lui, parfois, c'est disparaître.

Être ailleurs. Loin d'ici.

À Glen Affric.

Y rejoindre son frère qui est parti en Ecosse et n'en est jamais revenu. Un jour, lui aussi ira voir les cascades, les lacs, les vallées plantées de grands pins majestueux. En attendant, il accepte, et subit ce que ses harceleurs lui infligent. Mais jusqu'à quand ? Car si Léonard est une proie facile et résignée, tout être humain a ses propres limites...


Mon avis :

Si je devais renommer ce livre, il s’intitulerait « Injustice ». « C’est con la vie, hein, John ! »

 

Après plus de 19 heures d’écoute via audible studio, je « referme » Glen Affric, le cœur en mille morceaux. 💔

 

Ce soir, je viens de perdre mes frères, Jorge et Lennie. « Lennie, c'était un sourire d'enfant, un regard d'innocent et un cœur de géant. »

 

Glen Affric a marqué en moi, au fer rouge, la douleur de ces deux jeunes hommes.

 

On suit les aventures de Léonard, ce jeune garçon de 16 ans physiquement et de 8 ans d’âge mental. Suite aux sévices et maltraitances physiques qu’il a subies lorsqu’il était tout petit, il a un énorme retard mental, qui lui vaut les moqueries et le harcèlement de ses camarades de classe. C’est tout petit, à l’âge de 5 ans, que Lennie a été trouvé dans un fossé, par Mona, lorsqu’elle partait au travail.

 

« C’était le 6 novembre, répète-t-il doucement. C’était un jeudi…

C’était un jeudi matin, c’était le 6 novembre. Il pleuvait un peu, mais…

 Il ne faisait pas froid, dit Léonard avec un sourire de gratitude.

Non, il ne faisait pas froid. Je partais au travail, mais ma voiture n’avait pas voulu démarrer alors…

 Alors tu étais à pied, murmure l’adolescent.

Oui, je descendais à pied au village pour attraper un bus. Je marchais sur la route quand soudain, j’ai vu un petit garçon…

 Il avait environ cinq ans, il portait des vêtements sales et déchirés…

Il avait les cheveux longs, le visage plein de boue et de terre. On aurait dit…

 Un petit animal blessé. »


 

Elle l’aime comme une mère, alors elle a demandé à l’adopter, même si elle n’a aucune idée de ce que Léo a pu endurer.

 

Son autre fils, Jorge, victime d’une erreur judiciaire, a pris 22 ans de prison pour un double meurtre qu’il n’a pas commis. Il a clamé haut et fort son innocence, mais les preuves l’accablent, et c’est derrière les barreaux qu’il passera une bonne partie de sa vie.

 

Joseph, le mari de Mona et père de Jorge, n’a pas supporté l’incarcération de son fils et s’est pendu. « C’est con la vie, hein, John ! »

 

Cette famille, qui n’en est pas vraiment une, connaît déjà toutes les peines du monde. Ouai, c’est sacrément con et injuste la vie, John. Se remettront ils de toutes les horreurs et injustices qu’ils ont subies ?

 

En parallèle, nous découvrons l’histoire d’Angélique, devenue totalement mutique suite à l’accident de voiture qui a emporté ses parents. Elle vit chez son oncle, son bourreau, depuis leur décès. Et chaque jour qui passe est un véritable cauchemar pour elle. Quand verra-t-elle le bout du tunnel ?!

 

On aurait tendance à penser que rien ne relie ces personnages. Et pourtant…

 

Pas de « Happy End » chez Karine Giebel. Ce livre est un véritable page turner avec des personnages tellement attachants. J’aurais aimé avoir un petit frère comme Lennie, j’aurais aimé avoir un grand frère comme Jorge. Ils sont le courage incarné. « C’est ça le courage, John ! ». Une chose est sûre, ils resteront dans mon cœur et dans mes pensées un long moment.

 

Magistral coup de cœur, je ne suis rarement déçue avec Karine Giebel, même si la fin était prévisible pour une habituée de sa plume, je te recommande chaudement cette lecture.

 


 Ma note :

 20/20


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